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Faux halal dans les restaurants : ils ont interrogé le restaurateur

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bacon non halal
© Kai Hendry

Halalgate. Jeudi, nous vous invitions à demander, lors de votre prochain passage dans un restaurant prétendument halal, de demander à voir les emballages de la viande que l’on vous sert et que l’on vous présente halal.

Lire : Restaurant halal : petit jeu de la rentrée

Du non halal vendu comme halal

Pourquoi donc demander à regarder l’emballage de la viande que l’on vous sert ? Eh bien pour la raison simple que la majorité des restaurants prétendument halal vendent une viande qu’ils affichent halal alors qu’elle ne l’est.

- soit le restaurateur est de bonne foi, mais il ignore que la viande qu’il achète provient par exemple d’une bête abattue mécaniquement avec électrornarcose – contrairement à la propagande plus ou moins larvée de certains musulmans il n’existe pas d’abattage mécanique sans électronarcose. Malgré sa bonne foi, il n’est pas excusable : comment peut-on vendre un produit sans s’assurer au préalable qu’elle est conforme à ses principes et à ceux de sa clientèle ? Qui accepterait qu’un marchand de légumes BIO vende des légumes avec OGM, puis, découvert, affirme qu’il ne savait pas ? Personne.

- soit le restaurateur est peu rigoureux et il se contente de l’estampille halal que lui fournit la société qui lui vend sa viande. Pour lui, il n’est pas de sa responsabilité si la viande qu’il vend n’est pas halal : « on me dit que c’est halal, alors je vends cette viande. Ce n’est pas mon problème si ce n’est vrai. » C’est évidemment inacceptable.

- soit le restaurateur fraude sciemment en vendant de la viande non halal estampillée halal. Il faut distinguer alors trois cas de figures.

Trois types de fraudeurs volontaires

a) le restaurateur achète la viande avec une certification explicite, par exemple au marché de Rungis ou chez Metro. Peu importe que cette certification soit bidon. Le restaurateur s’achète un alibi. Il sait que cette viande n’est pas halal, mais la pastille du certificateur lui suffit.

b) le restaurateur achète volontairement de la viande sans aucune certification. Dans ce cas, soit cette viande est clairement non halal, mais comme personne ne viendra vérifier, elle est vendue par le restaurateur comme halal. Soit cette viande est achetée par le restaurateur comme étant de la viande halal, mais la parole du fournisseur suffira.

c) le restaurateur achète toute sorte de viande, sauf du porc, car la viande en France est une viande par définition halal, car « la France est un pays des gens du Livre ». Ce cas-là nous semble être l’un des pires, car il trahit le Coran et la Sunna. Ces professionnels citent des textes incontestables sur le fait que la viande des juifs et des chrétiens est licite pour les musulmans si la bête a été égorgée au nom d’Allah. Mais dans les abattoirs de France, ce ne sont pas des juifs et des chrétiens qui abattent. Les procédés utilisées ne sont par ailleurs pas licites : quand des poulets sont tués par l’électronarcose avant de passer par un disque mécanique, ce n’est plus de la viande des gens du Livre, mais un cadavre (al-mayita) qui est passé à la lame.

Pieux, il pense la viande non halal de chez Leclerc halal

Il y a quelques années un jeune homme, qui dirigeait régulièrement la prière de tarawih à la mosquée, pendant le mois de ramadan, nous confia candidement que sa famille achetait sa viande dans les rayons du magasin Leclerc. Pas les rayons halal, les rayons boeuf, agneau, mouton, poulet, cochon exclu. Pourquoi ? Parce qu’un sage leur avait dit que la France est un pays chrétien et que donc toute la viande est halal. Dans ces conditions, les musulmans pourraient manger chez Hippopotamus, Flunch ou encore les tant désirés Big Mac de McDonald’s. Les rayons halal de la grande distribution n’auraient plus de raison d’être. Tous au rayon viande, hormis le rayon cochon.

Comment changer la situation ? En contraignant les restaurateurs – comme les bouchers du reste – non pas à choisir telle ou telle marque ni tel ou tel organisme de certification, mais à afficher l’origine de sa viande et le certificateur choisi. Il ne s’agit donc pas de se ranger aux côtés de tel industriel ou de tel certificateur, mais de lutter pour la transparence. Ensuite, chacun verra midi à sa porte. Chacun pourra choisir en connaissance de cause la viande qu’il décide de manger.

Cet après-midi, nous avons posé la question suivante sur Twitter.


Voici quelques réponses.






Il est absolument nécessaire que les consommateurs sachent ce qu’il y a dans leur assiette. Cette transparence est indispensable. Il faut l’imposer aux restaurateurs non pas pour leur nuire, mais précisément pour tisser une relation de confiance.

Si vous aussi vous avez posé la question à votre restaurateur, racontez-nous en commentaire. Attention, inutile de préciser le nom du restaurant. Nous dénonçons des pratiques et refusons ce qui pourrait virer au lynchage et/ou au règlement de comptes.


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