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Pékin Express, LDC et la certification de la mosquée d’Evry « pas sérieuse »

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reghalal ldc pekin express
Reghalal appartient à LDC, sponsor de Pékin Express en Birmanie

Article publié le 6 juin 2010. Mis à jour le 1 mai 2014. Bien que plublié il y a près de quatre ans cet article n’a pas pris une ride. Hormis le changement de certification pour Zakia halal et Quick, le halal à la française n’a pas changé. Les mosquées de Paris et d’Evry continuent de délivrer des certificats à des industriels sans procéder à des contrôles systématiques, permanents et indépendants sur les sites de leurs partenaires. Concrètement, l’industriel signe un contrat avec la mosquée de Paris ou la mosquée d’Evry, fait un chèque, plus ou moins important, puis accueille parfois, mais de façon très ponctuelle, un audit sur site. Le reste du temps, il fait ce qu’il veut comme il veut de la façon dont il le veut. Le halal n’étant pas une préoccupation religieuse pour ces industriels, les règles islamiques en la matière sont considérées comme des contraintes. C’est pourquoi l’industriel LDC a choisi la mosquée d’Evry pour sa marque prétendument halal Reghalal. Or, LDC, c’est aussi l’entreprise qui sponsorise avec son autre marque Traditions d’Asie Pekin Express sur M6, émission tournée en Birmanie, pays qui couvre des crimes contre l’humanité sont commis contre… des musulmans. En résumé, d’une part LDC s’intéresse en France à l’argent des musulmans, d’autre part elle finance avec son argent une émission tournée pendant un génocide contre des musulmans en Birmanie.

Halalgate. Jamais deux sans trois. Après Libération et la Voix du Nord, dans lesquels Bernard Godard, ancien RG, louait AVS et critiquait vertement la mosquée de Paris, c’est cette fois dans le magazine professionnel CB News, qu’on peut lire ce spécialiste de l’islam en France, sous la plume de la journaliste Warda Mohamed, formuler une nouvelle critique du couple SFCVH-mosquée de Paris, ainsi que de l’organisme de certification lié à la mosquée d’Evry.

Du non halal « dans la composition des produits » halal

Citons un extrait édifiant de l’enquête.

Selon Bernard Godard, consultant sur les questions liées à I’islam auprès du ministère de I’Intérieur, 70 % du marché est certifié par des organismes liés aux mosquées de Paris et d’Évry (autorisées a délivrer la carte de sacrificateur depuis 1994, comme celle de Lyon) : « Ces dernières réalisent des audits. On n’est donc pas dans une vérification systématique. Des produits non halal peuvent entrer dans la composition des produits. SFCVH-Mosquée de Paris regroupe une dizaine de personnes sous contrat avec des fournisseurs pour la cession de documents de certification, qui peuvent être signés par des non-musulmans. Ces certifications ne sont donc pas très sérieuses. Celle de Lyon l’est davantage. En revanche, on ne peut pas douter du sérieux d’AVS. Ces mosquées ne sont pas à la hauteur des volumes en jeu. Face aux grandes enseignes, elles n’ont pas la capacité de négocier. »

Source : CB News, « Halal : un marketing de mauvaise foi », Warda Mohamed, septembre 2010

Ces certifications « halal » sont chouchoutées par les industriels

Le propos est assassin. « Ces certifications ne sont donc pas très sérieuses. » Et Bernard Godard d’ajouter que la mosquée de Lyon est meilleure, mais plus sérieuse encore l’association AVS, dont « on ne peut pas douter du sérieux ». La messe est dite.

Habitué à plus de discrétion, B. Godard a décidé cette fois de mettre les pieds dans le plat et d’habiller pour l’hiver non seulement les mosquées de Paris et d’Evry, mais aussi, par contrecoup, tous leurs partenaires commerciaux. Conséquence, Fleury Michon, Nestlé, Herta, Shems, Duc, Reghalal, Zakia Halal et évidemment Quick [ces deux marques ayant senti que le vent tourné ont décidé de se tourner vers la mosquée de Lyon. NDLR], qui rêvent tous peu ou prou d’un marché du halal sans la mosquée de Lyon ni AVS voient l’horizon s’assombrir.

Elles qui se gargarisent régulièrement des excellents résultats de leurs produits prétendument halal, à l’instar de Bruno El Kasri, chargé du halal chez Nestlé, qui fanfaronne dans le dernier numéro de Management, ont du souci à se faire, surtout si survenait un bad buzz. Et si c’était la fin de la récré ?

Pour lire l’enquête, parue dans CB News, de la journaliste Warda Mohamed cliquez sur le lien ou l’image suivante : Halal, un marketing de mauvaise foi ?

enquete halal warda mohamed

Pour en savoir plus

- Halalgate : Socopa mouille sévèrement la mosquée d’Evry
- Certification halal : comment Reghalal entretient la confusion
- Halal : il rejette les certifications de la mosquée de Paris et d’Evry
- Médina Halal racheté par LDC, propriétaire de Reghalal
- Publicité : ça (se) décolle pour Reghalal
- Reghalal communique, mais ne dit pas tout
- Reghalal : après la boulette, les explications
- Reghalal : la boulette

Nous n’achèterons pas Réghalal, nous ne financerons pas Pékin Express

En résumé :
1- Reghalal est certifié par la mosquée d’Evry qui n’emploie aucun contrôle et qui laisse le soin au groupe LDC de gérer le halal comme il l’entend ; autrement dit comme un industriel non musulman pour qui le halal n’a pas de dimensions religieuses contraignantes, mais plutôt comme un frein à la rentabilité.

2- LDC, qui possède donc Traditions d’Asie, son traiteur asiatique, sponsor officiel de Pékin Express, a non seulement grassement financé l’émission qui s’est déroulé pendant des massacres horribles de femmes, d’hommes et d’enfants, mais qui malgré la mobilisation, reprise par de nombreux médias, a décidé de continuer à soutenir M6.

Dont acte. A titre personnel, nous ne consommons jamais de produits certifiés par les mosquées d’Evry et de Paris, pour les raisons évoquées plus haut. Mais même si ces certifications nous convenaient, comment donc pourrions-nous acheter des produits Reghalal quand on regarde la photo suivante. Il s’agit de deux bébés rohingya qui ont faim. Ils sont affamés volontairement par les autorités birmanes. Ils ne peuvent guère être soignées, car les ONG comme Médecins du monde, par exemple, sont interdites d’accès aux régions où se trouvent les Rohingyas.


Ces bébés garderont peut-être des séquelles à vie parce qu’ils sont nés musulmans. Ils ne peuvent manger à leur faim. Comment donc pourrait-on acheter des produits qui enrichissent une société qui elle n’a pas jugé bon de faire amende honorable et de se retirer ? Que ceux qui veulent manger du Reghalal, prétendument halal, continuer à en acheter pour que LDC se paie des encarts publicitaires vues par des téléspectateurs à qui l’on cache des crimes contre l’humanité, fassent. Chacun voit midi à sa porte. Chacun porte et portera son propre fardeau. Nous, nous le refusons.


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