Panique dans les Territoires israéliens. Depuis plusieurs années, plusieurs sociétés situées en Palestine occupée s’enrichissent en vendant, notamment mais pas seulement, des dattes aux musulmans du monde entier. Elles cultivent leurs fruits et leurs légumes sur des terres volées aux Palestiniens.
Non aux dattes israéliennes pour ramadan
Or, la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) a pris une telle ampleur que le Premier ministre israélien himself est monté récemment au créneau pour tenter un chantage à l’antisémitisme : ne pas engraisser l’Etat voyou d’Israël en refusant d’acheter les avocats, les citrons, les pamplemousses ou encore les dattes exportées à travers le monde serait de l’antisémitisme. Lol, évidemment.
Les dattes, parlons-en. Pendant le mois de ramadan, des milliers de tonnes sont consommées un peu partout dans le monde. Comme le Prophète (paix et bénédiction sur lui), les musulmans apprécient de rompre leur journée de jeûne avec une ou plusieurs dattes au moment de l’iftar, juste avant la prière du maghrib. Le marché des dattes pendant ramadan est particulièrement intéressant… pour les sociétés israéliennes comme Mehadrin.
Retenez ce nom et parlez-en autour de vous
Fraude régulière et impunie dans la grande distribution
Si vous faites régulièrement vos courses chez Carrefour, vous avez sûrement vu cette boîte de carton dans le rayon ramadan, ou pendant l’année dans le rayon fruits et légumes. Sur la photo suivante, l’origine des dattes est bien indiquée.
Très souvent soit rien n’est indiqué, soit les dattes sont présentées hors de leur emballage afin que les consommateurs ne se rendent pas compte qu’elles proviennent d’Israël. C’est parfaitement illégal. Si vous constatez une telle fraude, n’hésitez jamais à prendre des photos et à les envoyer le jour-même à la Répression des fraudes. En février dernier, suite à un article dénonçant cette pratique chez Auchan, l’enseigne contacta la DGCCRF pour se plaindre d’Al-Kanz. En vain, Auchan avait bel et bien été prise la main dans le sac.
Cette année, comme depuis de très nombreuses années, l’enseigne Grand Frais se moque de la réglementation en matière d’informations du consommateurs en indiquant « Origine Import » au lieu d’Israël. Les dattes de type medjoul (ou mejdhoul) ont été soigneusement sorties de leur carton d’origine pour être mises dans ces boîtes transparentes : tout est fait pour que le consommateur ne sache absolument pas que ces dattes proviennent des Territoires israéliens.
Mais ce n’est pas tout. En 2012, nous consacrions un article au tour de passe-passe de la société Mehadrin qui a choisi de commercialiser ses dattes en passant par la Namibie comme d’autres maquillent les voitures qu’ils volent pour mieux les revendre.
Vous remarquerez au passage l’écriture arabe sur le côté. Tout est fait pour attirer le chaland arabe et musulman.
Lire – Grand Frais : des dattes israéliennes made in Namibie…
Deux ans plus tard, la manoeuvre est non seulement d’actualité, mais elle est encore un peu plus grossière. Mehadrin a décidé d’écrire en gros « Produce of Namibia », autrement dit « Produits de Namibie ».
Ce ne sont par ailleurs, à tout le moins si l’on en croit ce qui est indiqué sur l’emballage, plus des dattes de type medjoul, trop reconnaissables, mais des dattes de type zamli.
Nous prévoyons de revenir sur le cas Grand Frais, dont il faut absolument dénoncer les pratiques, ne serait-ce qu’au nom du droit des consommateurs à être bien informé. Nous sommes en France, il y a des lois. Elles doivent être respectées.
Mais il y a plus triste : de nombreux commerces de proximité, comme ici une boucherie halal dans la ville de Trappes, vendent ces dattes israéliennes, finançant ainsi un peu plus l’occupation de la Palestine, alimentant les crimes de guerre et les atteintes à la dignité humaine. Comment ne pas être pris de haut-le-coeur lorsque l’on voit ces dattes qui sentent les balles encore chaudes dans le corps des Palestiniens mises en avant pendant le mois de ramadan ? Enrichir Israël, Etat issu de la spoliation, qui se nourrit de l’injustice et se maintient par la violence, est un crime. N’y participons pas.
Pensons à la famille du défunt Muhammad Abu Khdeir kidnappé et brûlé vif par ses ravisseurs alors qu’il se rendait mercredi matin à la mosquée, ainsi qu’à ces dizaines de famille dont la maison a été détruite par les criminels de Tsahal et celles qui ont perdu un frère, un père, un fils la semaine dernière et depuis soixante ans.